
création 2022 - à partir de 14 ans
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Distribution
Texte et mise en scène : Thomas Bouyou
Assistant à la mise en scène : Antoine Michaëlis
Avec : Claire Besuelle, Mélanie Charvy, Marina Monmirel, Loris Reynaert, Philippe Risler
Scénographie et création lumière : Orazio Trotta et Gaëtan Lajoye
Création sonore : Timothée Langlois
Création vidéo : Ozal Emier
Costumes : Irène Rebeté et Thomas Bouyou
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Film chorégraphique
Chorégraphe : Sarah Schwarz
Danseur·euse·s : Diane Benefice, Claire Besuelle, David Elghozi, Valérie Marti
Réalisation et montage : Ozal Emier
Production : TOTEM Récidive
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Coproductions et partenaires : Anis Gras – Le lieu de l’autre ; EBMK – scène conventionnée de Metz ; Arsenic – Gindou ; Saison culturelle Cazals-Salviac ; Région Île-de-France ; Ville de Paris ; Département du Val-de-Marne ; Centres ACTISCE ; Cie Les Entichés ; Espace Culturel de La Source Bleue ; Fabrique Artistique La Saillante
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Il y a donc au départ, à l’arrivée, ce diner de famille. Chaque situation y entraîne un dérapage de la parole, mais la parole y est immédiatement rappelée à l’ordre, et tout dérapage est en réalité contrôlé, maitrisé ; comme s’il fallait ces petits déraillements pour que la famille continue à diner, à parler, à exister, normale. Normale en apparence. Cette normalité, la maitrise des échanges, la politesse maladroite toute prête à chaque fois de s’effondrer sont terribles. L’exposition théâtrale de l’ordinaire, avec sa part de farce, sert aussi à en montrer toute l’horreur et l’hypocrisie.
Alors quoi ? Quel déraillement vraiment terrible pourrait mettre à bas cette hypocrisie ? Quand se mettront-ils véritablement à parler ? Et comment on fait ça au théâtre, parler véritablement…?
Et en son centre, au milieu du repas, l’espace se renverse, le langage se tord. Tout à coup, les désirs se réalisent, les inhibitions se lèvent, le langage sort de ses gonds. Tout à coup, les personnages se mettent à dire ce qu’ils pensent et à faire ce qu’ils disent, à s’aimer, à s’insulter, à se battre, à se manger. Oui, à se manger. Si le théâtre peut faire ça aussi bien que nos rêves, pourquoi ne pas puiser en ses ressources propres pour questionner une société dans laquelle plus aucune phrase vraie ne se prononce jamais.
La pièce se propose ainsi d’exposer une double trajectoire : celle de la normalité qui comporte sa part d’horreur, et celle de l’anormal, du monstre qui comporte sa part de beauté. Cette autre trajectoire est une parenthèse infernale, un défilé des monstres, avant le retour des protagonistes à table.
D’où sont-ils revenus cependant ? Et ce qu’ils ont fait, l’ont-ils rêvés, fantasmés, sur un mode mineur, juste en dessous du niveau de conscience – comme spontanément l’on fait parfois se superposer dans l’ennui d’un repas de famille, la réalité et le fantasme ?
Peut-être aussi que c’est un aparté offert par le théâtre à son public ?







